Les abeilles et moi
Respect de la nature et de l'abeille
Une démarche
En trois points clés
Autonomie
Valorisation du TERRITOIRE
Nature et abeille sont des conditions de notre existence. Je travaille avec des abeilles de race Carnica adaptées à notre climat montagnard. Rustiques et peu sensibles aux maladies, elles limitent le recours aux traitements et au nourrissement. Pour réguler le varroa, principal fléau de l’abeille, j’utilise des acides organiques autorisés en bio. Mes ruchers sont principalement sédentaires, limitant mon emprunte carbone et le stress pour les abeilles. Les quelques transhumances sont faites localement afin d’éviter la famine des colonies.
Cultiver l'autonomie permet de diminuer la dépendance aux fournisseurs extérieurs, d'acquérir des compétences variées et d'avoir une plus grande maitrise de son outil de travail. Dans cette logique, j'autoconstruis mes ruches en bois local de Chartreuse, scié et séché par les artisans du coin. Je suis également autonome dans le développement de mon cheptel en pratiquant l'élevage de reines pour créer les essaims.
Les montagnes et vallées d’Isère et de Savoie présentent différentes expositions, sols et altitudes. Ceci génère une abondance et une diversité de plantes mellifères ainsi qu’un étalement des floraisons. Je mets à profit cet environnement afin d’offrir à mes abeilles une alimentation variée et continue tout au long de la saison. Je peux ainsi produire des miels typés, reflétant la richesse du territoire.
Ingénieur agronome de formation, je suis sensibilisé depuis de nombreuses années aux enjeux sociaux et environnementaux du monde agricole.
Après deux ans dans la recherche à accompagner les agriculteurs vers une moindre utilisation des pesticides, je me suis tourné vers les réseaux de l’Agriculture Paysanne. J'y ai animé quelques temps des groupes de paysans autour de différentes questions techniques comme l'autonomie semencière. J’ai pu y approfondir ma connaissance des métiers agricoles et confirmer mon envie de me tourner vers l'apiculture.
J’ai d'abord effectué des saisons comme salarié chez des professionnels pour me former. La saison 2020 s’est tenue en Touraine, dans ma famille, aux Ruchers de la Maulne de Cathy, Olivier et Tess Deffontaines. Puis j’ai travaillé de 2021 à 2023 en Savoie chez Bruno et Simon Casset à la Miellerie du Granier. Dès 2021, j’ai commencé à constituer mon cheptel. C’est en 2022 que j’ai commencé à me spécialiser dans l’élevage de reines, d’abord dans un soucis de développement de cheptel, puis pour la commercialisation. J'y ai trouvé une façon d'allier mon attrait pour les tâches à grande technicité et ma passion pour l'apiculture. Je suis maintenant installé au nord de la vallée du Grésivaudan, dans les belles montagnes de la Savoie et de l’Isère. J’y pratique la production de miel mais également de reines et d’essaims.
Un Parcours
vers une apiculture engagée
Une Histoire
Sur quatre générations
L’aventure apicole dans ma famille débuta en 1948 à Tourcoing, dans le nord de la France, avec Gaston Cassette, mon arrière-grand-père. Tout commença un dimanche matin lorsque, voyant passer dans le journal une annonce pour une formation apicole, il décida de s’y inscrire sur un coup de tête. Il était alors loin de s’imaginer ce qui allait suivre… mais, semant déjà des petites graines pour les générations futures, il y inscrivit également Joëlle Cassette, ma grand-mère, alors âgée de 11 ans. Dés l’été suivant, il acquit la colonie N°1 de la grande dynastie et l’installa au milieu de son jardin dans une ruche Voirnot. Avec ma grand-mère, ils pratiquèrent en amateur pendant de nombreuses années. Adeptes du format Voirnot, il gardèrent toujours une colonie en ruche paille « pour la poésie ».
D’élève, mon arrière-grand-père passa professeur au rucher-école de Lille. A force de passion et de formations avec des experts reconnus aux quatre coins de la France, il devint dans les années soixante animateur de travaux pratiques en centre de formation apicole dans le Gard, puis dans le Var. Il y enseigna à des apiculteurs amateurs et professionnels l’art de l’élevage des reines et de la production de gelée royale. Toute sa vie, il fût animé d’une envie de devenir apiculteur professionnel mais ne réalisa jamais ce rêve.
Ma grand-mère repris le flambeau en 1980 en installant quelques ruches dans le jardin de sa maison d’Ennevelin. Et c’est mon oncle, Olivier Deffontaines, alors adolescent, qui se pris de passion pour le grand-petit-monde des abeilles. Ils entretinrent ainsi un rucher familial quelques années, vendant leur petite production aux gens du village et cueillant les essaims dans les alentours. Une fois la famille dispersée, ma grand-mère continua l’activité jusque dans ses vieux jours.
Le chapitre suivant s’écrivit à la fin des années 80 avec l’arrivée en Touraine de mon oncle Olivier et de sa femme Cathy, accompagnés bien entendu des quelques ruches d’Olivier. Dans cette nouvelle région très mellifère, ils développèrent progressivement leur cheptel. C’est en 2009 qu’ils décidèrent de s’installer apiculteurs professionnels avec la création des « Ruchers de la Maulne ». S'occupant aujourd’hui d'environ 700 ruches, ils sont rejoins par Tess, ma cousine. C’est chez eux que j’ai vécu mes premières expériences apicoles, d’abord enfant pendant les vacances d’été, puis lors d’un stage en 2011 et d’une saison salarié en 2020.
La suite de l’histoire apicole familiale reste à écrire, par ma cousine d’une part en Touraine, et par moi d’autre part dans les montagnes d’Isère et de Savoie...